Si l’entreprenariat ne s’apprend pas sur un banc de classe alors comment doit-on s’y prendre? Apprendre comment démarrer son entreprise c’est un peu comme apprendre à être un athlète de compétition. On peut aller chercher des connaissances utiles dans les livres, vidéos ou via des gens qui nous expliquent les différentes techniques mais en bout de ligne il faut pratiquer, pratiquer, pratiquer et vivre de nombreuses compétitions avant d’exceller.
Il est plus utile d’accompagner l’entrepreneur dans son apprentissage personnel plutôt que de lui imposer un curriculum fixe. Ces accompagnateurs jouent donc un rôle de coach plutôt que d’enseignant.
Les meilleurs coachs
Le monde des sports nous enseigne que les meilleurs coachs, à quelques exceptions près, sont d’anciens athlètes. Ce qui implique que les meilleurs coachs en entreprenariat seraient des entrepreneurs eux-mêmes. Les entrepreneurs ont une meilleure compréhension non seulement des états d’âmes qui accompagnent l’entreprenariat mais sont également ferrés dans la navigation des différents environnements d’affaires. Dans de nombreux cas, ils ont développé un instinct leur permettant de réagir de manière optimale aux embûches et opportunités. Le coaching nécessite aussi un bon pairage au niveau de la personnalité du coach et de l’entrepreneur. Comme on peut le constater, on est loin du concept de l’enseignant qui explique des théories au tableau sur les bancs d’école.
Les outils
Les formations en entreprenariat devraient inclure prioritairement des sessions de coaching sur les outils à utiliser lors d’un démarrage. Des outils, qui ont fait leurs preuves, adaptés aux divers stades du démarrage. Ces outils doivent également permettre aux entrepreneurs de jeter les bases d’une gestion rigoureuse pour leur entreprise sans les ralentir dans leur démarche.
Développer un réseau
Un des besoins essentiel d’un nouvel entrepreneur est de se tisser un vaste réseau de contacts pertinents. Le repérage et l’introduction de l’entrepreneur aux groupes et organisations qui lui permettront d’atteindre cet objectif devraient donc être partie intégrante d’un programme de formation en entreprenariat.
Financement et culture
Les entrepreneurs ont également besoin de savoir comment naviguer à travers les diverses options de financement disponibles et en comprendre les mécanismes, avantages et désavantages.
Les valeurs de nos entrepreneurs de même que la rapidité à laquelle ils désirent croître leur entreprise doivent être prises en compte et non imposées. Imposer une culture d’affaires à nos entrepreneurs qui ne respecte pas leurs valeurs ne fera que créer un mal-être qui se répercutera sur leur performance.
Apprentissage sur mesure
Les entrepreneurs bénéficieraient grandement de décider par eux-mêmes du contenu des périodes de coaching qu’ils reçoivent. Une formation complètement modulaire incluant des périodes ‘’sujet-libre’’ permettraient à l’entrepreneur de se faire un programme sur mesure adapté à ses besoins. Les périodes ‘’sujet-libre’’ dont le contenu serait défini par l’entrepreneur pourraient également être offertes sur le terrain. Il s’agirait alors d’accompagnement lors de rencontres de réseautage ou avec des investisseurs potentiels par exemple.
L’apprentissage auprès des pairs
Les échanges de connaissances avec les pairs sont également d’excellentes opportunités d’apprentissage. Mon expérience dans l’organisation d’ateliers Lean Startup, où un petit groupe d’entrepreneurs et un coach travaillent à l’élaboration d’une expérience afin de tester leurs hypothèses de marché, me démontre que la plus grande source d’apprentissage pour l’entrepreneur provient des autres participants du groupe. Ces apprentissages sont autant, sinon plus, au niveau du savoir être (façon d’aborder une problématique, perspective, réactions à l’imprévu, etc.) que du savoir faire.
Ce type d’apprentissage a également pour effet de stimuler la créativité de l’entrepreneur en le sortant de sa bulle et en l’exposant à d’autres visions d’affaires.
Voici donc les bases de ce que je considère une formation utile qui permettrait non seulement d’accélérer mais également d’accroître les probabilités de succès de nos entrepreneurs.