by Rita Baker | Sep 8, 2015 | Innovation
L’innovation nait de la créativité, qui on l’a vu dans le billet précédent, relève plus de l’effort que de l’inspiration. Il n’en demeure pas moins que la créativité nait à partir d’une idée, bonne ou mauvaise. De toute évidence, on préfère les bonnes idées puisqu’elles demanderont moins de travail à être converties en produits ou services novateurs.
En lisant How to Fly a Horse, de Kevin Ashton, je me suis rapidement demandé ce qui distinguait une bonne idée d’une mauvaise, dans le cadre du processus créatif.
Qu’est-ce qu’une bonne idée?
Ashton ne répond pas à la question directement mais, en refermant le livre à la dernière page j’avais tout de même une réponse. Je l’ai trouvé entre les lignes.
Une bonne idée est relative et perceptuelle. Elle est fonction de :
- Sa popularité
- Son coût (économique et social) versus ce qu’elle rapporte
- Le point de vue de la personne qui évalue l’idée
Un exemple serait le stade olympique de Montréal. En termes de succès social, le stade est maintenant un emblème de la ville. L’image du stade est associée à Montréal, autant que celle de la tour du CN l’est à Toronto. Empiriquement, son coût de construction et d’entretien depuis près de 40 ans surpassent largement toutes les retombées économiques qu’il a pu rapporter. En ce qui a trait à la perception, certaines personnes adorent le stade, alors que d’autres le voient comme un gouffre financier.
Il faut donc garder en tête ces distinctions lorsqu’on tentera de juger si notre idée, ou celle d’un autre, est bonne ou non.
Ce qui nous amène au cœur de notre sujet, les facteurs qui stimulent notre créativité. On les dénombre par dizaines. Voici 4 stimuli adressés par Kevin Ashton dans How to Fly a Horse.
1 – Alimenter la créativité
Une bonne idée ne vient pas de rien. Elle émane nécessairement de connaissances, expériences ou d’idées préalables. S’exposer constamment à de nouvelles informations, expériences et idées différentes des nôtres sont donc d’excellentes façons de faciliter la génération d’idées nouvelles.
2 – L’expérience
Avez-vous remarqué que très souvent les personnes qui on eu de bonnes idées dans le passé sont ceux qui en génèrent le plus au présent? On a tendance à les catégoriser comme des créatifs.
Deux phénomènes sont en jeu ici. Dans un premier temps, les individus quoi ont le plus d’expérience à générer de bonnes idées (dans un domaine précis) identifient rapidement les idées qui leur permettront d’atteindre leur objectif avec le moindre effort. Ce phénomène a été observé des centaines de fois, dont lors d’une expérience effectuée par le psychologue Adrian de Groot. L’expérience a été menée auprès de joueurs d’échec de différents calibres à qui on présentait le même échiquier et on demandait d’évaluer la stratégie optimale (demandant le moindre nombre de coups) pour vaincre l’adversaire. Systématiquement les joueurs moins expérimentés évaluaient beaucoup plus d’alternatives avant d’en arriver à la stratégie optimale (lorsqu’ils y arrivaient). À chaque échiquier présenté, les maîtres n’évaluaient que peu d’alternatives avant d’en arriver à la stratégie optimale. L’expérience semble permettre à notre cerveau de faire une présélection avant même de considérer une problématique. Plus nous avons d’expérience à être créatif, plus nous devenons des créateurs efficients à produire de bonnes idées.
Le second phénomène est celui de la renommée. Plus un individu possède une grande renommée, plus il a de chances de générer de bonnes idées (dans son secteur d’activités).
Quelques facteurs expliquent cette observation. D’abord la popularité du créateur se transfère à son idée. Ensuite, la confiance que lui témoigne son environnement lui permet une plus grande marge de manœuvre. L’individu ayant déjà fait ses preuves on lui accorde plus facilement le bénéfice du doute. Une autre explication est que ce type d’individu attire les bonnes idées d’autres créateurs. Ces derniers préfèrent la lui confier afin d’en accroître les chances de succès.
3 – Le travail individuel
Le travail individuel est également un meilleur catalyseur de bonnes idées que le travail en groupe. De nombreuses études, peu reconnues dans les médias en raison d’un courant contraire, démontrent que les traditionnelles sessions de brainstorming en groupe génèrent non seulement moins d’idées par tête de pipe mais des idées de piètre qualité comparativement aux sessions en solo. Ashton n’a pas exploré les raisons de cette conclusion. Une étude conduite par des professeurs Néerlandaise s’y est cependant attardée et conclue que les règles de communication propre à la dynamique de groupe et la crainte du jugement d’autrui sont les principaux facteurs qui expliquent pourquoi le brainstorming en groupe est moins efficace.
4- L’action avant toute chose
Finalement, possiblement le plus important des stimuli de cette liste, l’action favorise la créativité significativement plus que la parole.
Nous savons tous que les enfants sont plus créatifs que les adultes. Un groupe de chercheurs sur la créativité a voulu savoir pourquoi. Ils ont demandé à des enfants de 5 et 6 ans, des avocats et des étudiants en administration de construire la plus haute tour autoportante possible en 8 minutes ou moins. Pour ce faire, on leur a donné une guimauve, des spaghettis, de la ficelle et du ruban à masquer.
Vous l’aurez deviné. Les tours bâties par les enfants étaient les plus hautes de toutes et celles des étudiants, plus hautes que celles des avocats. En examinant le processus créatif des trois groupes, les chercheurs ont observés que les enfants agissent en parlant, alors que les étudiants et juristes réfléchissent et parlent (l’ordre varie en fonction de l’individu) avant d’agir.
Dès leur entrée dans la pièce, les enfants ont commencé à manipuler le matériel pour résoudre le problème. Ils verbalisaient leurs actions et apprentissages au fur et à mesure. Les deux autres groupes ont d’abord échangé verbalement sur les différents plans d’action possibles avant de commencer à exécuter. Les chercheurs ont également observé que les groupes d’avocats, dont le plan initial ne fonctionnait pas, ont pris plus de temps à rebrousser chemin et refaire un autre plan que les étudiants en administration.
Ce biais envers l’action se retrouvent dans la méthodologie Lean Startup où on commence d’abord par créer une expérience sur le terrain afin de valider notre hypothèse d’affaires.
Je vous invite, à la prochaine occasion où vous devrez faire preuve de créativité, de mettre en action la première idée qui vous viendra. Vous pourrez alors juger de l’efficacité de cette façon de faire vs votre approche traditionnelle.
Le prochain billet de cette série s’attardera sur les facteurs qui bloquent la créativité.
by Rita Baker | Sep 1, 2015 | Innovation
Le génie créatif relève d’un pourcent d’inspiration et de 99% de transpiration.
Thomas Edison
Innovation est le mot fétiche des entrepreneurs et encore plus des investisseurs ces temps-ci.Rien de surprenant lorsqu’on sait que la totalité des licornes et des grandes entreprises qui dominent leurs marchés ont commercialisé au moins un produit service novateur au cours des dernières années.
L’innovation de rupture, celle qui mène vers les grands succès commerciaux, nait de la créativité des fondateurs et employés de l’entreprise.
Une entreprise peut-elle s’attendre à ce que tous ses employés soient créatifs et capables d’innovation de rupture? La réponse selon Kevin Ashton, un des pères de la RFID et auteur de How to Fly a Horse, est un oui retentissant.
Ashton a examiné les résultats de nombreuses expériences sociologiques, psychologiques et s’est attardé sur plusieurs exemples d’innovations pris à travers l’histoire de la science. Toutes ces données pointent indéniablement vers une même conclusion.
L’innovation est le résultat d’une idée créative initiale certes mais d’abord et avant tout d’un travail acharné.
Une innovation est un produit ou service tangible qui découle d’une ou de plusieurs idées. Les idées initiales qui mènent à l’innovation ne sont pas toutes bonnes. En fait, les idées initiales reliées aux plus grandes innovations des derniers siècles étaient plutôt médiocres, voir même mauvaises.
Deux exemples de grands innovateurs
Les premières esquisses de la machine volante des frères Wright n’auraient jamais permis à leur avion de lever de terre. Leurs premiers prototypes, résultats de nombreuses ratées préalables qui ont demandé un travail colossal, étaient instables et dangereux dans les airs. Ce problème d’instabilité a failli mettre un terme au projet. Ce jusqu’à ce qu’un des frères retourne aux bases, observe le vol des oiseaux et comprenne comment stabiliser son engin. Encore là, il aura fallu de nombreux faux essais avant que leur avion puisse tenir dans les airs de façon sécuritaire.
Plus près de nous, Elon Musk, célèbre pour la création de la voiture électrique (entre autre), n’a pas produit une Tesla le lendemain du jour où l’idée lui traversa l’esprit.
Le cheminement de Tesla sur la route de l’adoption de la voiture électrique, qui soit dit en passant n’est pas encore rendue à destination, a été brutal. Musk a dû faire face à tant d’adversité qu’il a même songé à s’enlever la vie.
Les principales caractéristiques des grands créateurs
Ce qui distingue les auteurs d’innovations des auteurs de simples idées est leur persévérance et leur ouverture d’esprit.
La persévérance à travailler sans cesse à améliorer l’idée initiale, la persévérance face aux difficultés techniques et financières, aux critiques, voir même aux mesquineries, est ce qui distingue les grands innovateurs du commun des mortels
La seconde caractéristique des grands innovateurs est leur ouverture d’esprit.
Bien que les frères Wright et Elon Musk avaient/ont une confiance inébranlable dans leur projet, ils ne s’acharnent pas sur leurs idées. Ces hommes, qui n’ont pas la réputation d’être les patrons les plus faciles, sont tout de même reconnus pour accueillir très favorablement les gens qui mettent leurs idées au défi avec des preuves tangibles.
Lorsque les données empiriques démontrent que l’idée est mauvaise, ces grands innovateurs apprennent de leur erreur et bifurquent vers une autre voie rapidement. L’important est de faire progresser le projet, non pas d’avoir raison.
Les entrepreneurs et intrapreneures acharnés, disciplinés, ouverts d’esprit, qui travaillent de longues heures à leur projet ont toujours été et demeurent les plus grands innovateurs.
3 leçons pour les entreprises
Les entreprises qui désirent accroître leur taux d’innovation peuvent tirer de nombreuses leçons des conclusions d’Ashton, dont les 3 leçons suivantes :
- Encouragez la persévérance et le travail acharné sur une même idée (qui évoluera) plus agressivement que la génération d’idées multiples
- Pratiquez la patience et la tolérance à l’erreur.
Laissez à vos employés le temps de développer leurs mauvaises idées. Ce dans la mesure où ils peuvent démontrer empiriquement que leur travail fait progresser le projet.
- Créez un environnement où la critique, basée sur des faits et des données (et non la critique libre), est non seulement acceptée mais encouragée.
Les gestionnaires intéressés à mettre en pratique ces leçons trouveront une méthodologie de gestion qui permet de développer les éléments nécessaires à une culture d’innovation dans l’approche Lean Startup.
Un prochain billet, toujours inspiré de l’œuvre de Kevin Ashton, traitera des mécanismes liés à l’inspiration et la créativité.
by Rita Baker | Jun 17, 2014 | Innovation
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Pour cette série de billets, qui seront intercalés entre les billets sur le marketing des TI, j’ajoute mon chapeau d’économiste à celui de spécialiste en marketing.
Le Québec accuse un retard face au reste du Canada dans l’offre de services en ligne à ses citoyens. Cette série de billets regardera plus attentivement les causes et suggérera des pistes de solutions afin d’aider les municipalités à accroître leur offre de services en ligne à leurs citoyens. Elle permettra aussi aux citoyens de mieux comprendre les enjeux des municipalités à ce niveau.
La problématique
Il y a deux faces à la médaille de l’adoption des technologies pour les municipalités. D’abord l’adoption des technologies par l’appareil administratif municipal lui-même puis l’adoption des services en ligne ou technologiques (telles les cartes à puces) par les citoyens.
Le gros bon sens, et plusieurs études, nous disent que si un gouvernement n’est pas rendu suffisamment loin lui-même dans sa courbe d’adoption des technologies il sera peu enclin à offrir des services en ligne à sa population ou fera fausse route dans ses tentatives d’implantation de ce type de services.
Au Québec, de nombreuses municipalités accusent un retard dans l’adoption de TI pour leurs propres fins administratives. On note également que, plus une municipalité accuse un retard technologique important, moins elle est enclin à initier des projets pour se mettre à niveau. Il y a de multiples raisons à cette constatation dont : présence d’une culture inadéquate au sein de l’administration, des investissements en capitaux importants et un manque de ressources humaines suffisamment qualifiées.
Les erreurs à éviter
Mettre en branle des projets d’eGouv pour la population sans d’abord mettre à niveau l’administration municipale. On s’entend qu’une municipalité n’a pas besoin d’être à la fine pointe des technologies elle-même pour offrir des services en ligne à sa population. Il faut cependant que la culture administrative y soit propice et que les infrastructures technologiques internes puissent au moins supporter les services en ligne qu’on désire offrir à la population. Agir autrement augmente les risques d’amener une surcharge de travail pour le personnel administratif de la municipalité, le démotiver et d’offrir des services en ligne médiocres ou carrément mauvais aux citoyens.
Importer les compétences requises de façon temporaire pour implanter les projets de gouvernement en ligne. Les municipalités ont souvent recours à des consultants externes, le temps d’un mandat, pour implanter leurs projets. Une fois les consultants partis les ressources permanentes sont aux prises avec de nouvelles problématiques de gestion pour lesquelles elles ne sont pas formées. Agir autrement augmente les risques de stress et démotivation du personnel administratif de la municipalité et de voir une partie ou la totalité des objectifs du projet ne pas être atteints.
Les pistes de solutions
Les administrateurs municipaux doivent prendre conscience que les premiers pas seront les plus longs et les plus coûteux. Qu’il faut commencer par la mise à niveau (tant de l’équipement, des processus que des ressources humaines) de l’administration interne avant de penser à mettre leurs services en ligne pour les citoyens.
S’assurer que lorsque les consultants débarquent pour un tel projet, qu’une partie de leur mandat consiste à former (ou faire un plan de formation) des ressources permanentes de la municipalité et de préciser les compétences requises à moyen et long terme pour la gestion du nouveau quotidien que générera le projet.
Les problématiques sont souvent complexes dans ce type de projet. C’est pourquoi il faut une forte motivation et les conditions gagnantes pour démarrer la machine. Un prochain billet de cette série s’attardera sur ce sujet.
by Rita Baker | May 28, 2014 | Entrepreneurship, Innovation, Marketing
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Ce blogue traitera principalement du marketing des produits ou services à nature technologique. Il s’adresse surtout aux entreprises (principalement les PMEs), gouvernements, organismes publics et aux OSBL.
Ce blogue se veut une source d’inspiration pour votre stratégie marketing et votre modèle d’affaires dans le but d’accroître l’adoption de votre technologie ou service à nature technologique par vos clients/utilisateurs potentiels. Vous y trouverez également des façons de réduire vos coûts marketing et de vous assurer que votre fonction marketing soit un investissement qui rapporte et non une dépense.
Les billets seront, dans la mesure du possible, hebdomadaires et disponibles les mardis matin. Ils seront rédigés surtout en anglais et parfois en français. Une application de traduction est disponible dans le haut de cette page à droite.
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Bonne Lecture.