Depuis les dernières années on voit une recrudescence de démarrage d’entreprises au Québec.[1] Les organismes de soutien aux entrepreneurs et les institutions d’enseignement répondent à cette tendance en multipliant les cours et les programmes d’entreprenariat pour satisfaire la demande.

Malheureusement, trop souvent encore, ces organismes et institutions confondent les compétences requises pour la gestion d’une entreprise existante et le démarrage d’entreprise. L’entrepreneur aura, sans aucun doute, besoin d’apprendre comment gérer son entreprise une fois que les ventes seront au rendez-vous de façon constante. Il ou elle aura besoin de connaissances en administration, RH, production, marketing, et autres. Mais, au stade préliminaire lorsque l’entrepreneur n’est pas encore certain de qui seront ses clients et de la forme exacte que prendra son produit/service, ces connaissances ne contribueront que modestement aux capacités de l’entreprise de démarrer avec succès.

Enseigner l'entreprenariat - Baker Marketing
Je côtoie des entrepreneurs en phase de pré-démarrage et démarrage au quotidien. Je peux vous assurer que même ceux qui détiennent des diplômes en gestion ou qui ont œuvrés à titre de gestionnaire se sentent, en grande majorité, peu ou pas outillés pour démarrer leur entreprise. En fait, je travaille également avec des entrepreneurs qui ont déjà démarré des entreprises à succès et, si cela fait déjà quelque temps qu’ils ont vécu un processus de démarrage, ils sentent eux aussi souvent le besoin de se ré-outiller.

Mon expérience, de même que mes nombreuses lectures sur le sujet pointent vers le fait que les cours de gestion (comptabilité, finance, RH, marketing, analytique etc.) devraient être offerts soit en option ou à l’extérieur d’une formation en entreprenariat. De plus, ces cours optionnels devraient être offerts en mode accéléré et ne couvrir que les bases et les notions requises pour la période de démarrage. Cela puisqu’une majorité de fondateurs finiront par embaucher d’autres personnes pour exécuter les diverses tâches de gestion.
L’entrepreneur doit plutôt concentrer la majorité de ses efforts sur la compréhension de son marché, le développement de son produit/service, sa commercialisation et s’assurer d’un financement adéquat pour survivre et croître.

Le prochain billet sur Techno Marketing traitera des façons de former un entrepreneur pour accroître les probabilités de succès de son entreprise.

[1] Le  rapport 2014 de l’indice entrepreneurial de la Fondation de l’Entrepreneurship montre qu’en 2014 près de 20% des Québécois avaient l’intention de démarrer une entreprise vs environ 15% en 2013. Cette même étude montre que les démarrages d’entreprises sont également en croissance.